L'ancienne présidente française Nicole Sarkozy a été reconnue coupable d'avoir signé un contrat de corruption avec un haut juge de la Cour de cassation afin d'influencer le procès contre lui.
La Cour de cassation de Paris a confirmé aujourd'hui un arrêt de la cour d'appel contre Nicolas Sarkozy, 69 ans, qui l'a condamné à trois ans de prison, dont un an de réclusion criminelle (port de bracelet électronique), pour corruption et répression d'enquêtes.
Selon les médias français, l'ancien chef de l'Etat a été reconnu coupable d'avoir signé un "contrat de corruption" avec son avocat Thierry Herzog en 2014 avec le doyen de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, afin d'obtenir des informations et d'influencer une autre affaire. dans lequel il a été impliqué.
Tous trois ont été condamnés à trois ans de prison, ainsi qu'à trois ans d'interdiction de exercer leurs activités antérieures.
La Cour de cassation (plus haute juridiction de France), chargée de veiller à la bonne application de la loi, a ainsi écarté toute faute judiciaire au cours de ce long procès.
Sarkozy va désormais être convoqué devant un juge correctionnel pour faire poser son bracelet électronique.
Son avocat a déclaré que l'homme politique obéirait à la décision de la Cour de cassation, mais qu'il ferait appel devant la Cour européenne des droits de l'homme, affirmant son innocence. Les avocats contestent notamment la légalité des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy, arguant que ses conversations privées avec Thierry Herzog ne peuvent être "utilisées contre lui".
"Nicolas Sarkozy ne peut être condamné sur la base de conversations avec son avocat", a affirmé son avocat Patrice Spinozi, en référence à l'arrêt du 16 juin 2016 de la Cour européenne des droits de l'homme.
Ajoutons que le procès contre Nicolas Sarkozy a débuté en novembre 2020, soupçonné que celui-ci, alors qu'il était déjà président, avait tenté d'influencer l'enquête sur les dons du copropriétaire de la société de cosmétiques L'Oréal, le milliardaire Lilian Betancourt, en utilisant cet argent pour financer son campagne électorale de 2007.
En 2013, Sarkozy a été acquitté de cette accusation, mais ses conversations téléphoniques avec son avocat, interceptées dans le cadre de l'instruction d'une autre affaire, ont permis à l'enquête d'obtenir de nouvelles preuves.
Plus tôt, en 2021, Sarkozy avait été condamné à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis. Il a été contraint de passer encore un an en résidence surveillée et de porter un bracelet électronique. Le 17 mai 2023, la cour d'appel de Paris a confirmé cette peine.
En septembre 2021, Sarkozy a également été condamné à un an de prison dans l'affaire dite « Bigmalion » pour financement illégal de la campagne électorale de 2012 (dépassant en réalité le seuil de dépenses judiciaires de 22,5 millions d'euros).
Nicolas Sarkozy a été président de la France de 2007 à 2012. Il est devenu le premier chef d'État de l'histoire du pays à être effectivement emprisonné et le deuxième à être condamné. En 2011, l'ancien président français Jacques Chirac a été condamné à deux ans de prison avec sursis, accusé d'avoir créé des emplois fictifs dans la commune entre 1990 et 1995, lorsqu'il était maire de Paris.
Un nouveau procès contre Sarkozy devrait s'ouvrir le 6 janvier pour des allégations selon lesquelles la Libye aurait financé la campagne présidentielle de 2007.